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 ELECTIONS EN GRANDE BRETAGNE - 2010
 Résultat et commentaire

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Photo Wittekind
    election map 2010

Paysage politique en Grande Bretagne au lendemain des élections législatives de 2010. En bleu, circonscriptions à majorité conservatrice, en rouge circonscriptions à majorité travailliste, en orange circonscriptions ayant élu un Libéral-Démocrate. Autres couleurs: partis nationalistes et autres.





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Stade olympique

Les guards à Londres
Les guards devant Buckingham Palace

Chateau de Bodiam
Chateau dans le Kent

Thermes romains à Bath
Thermes romains à Bath

Collège de Kings, CambridgeCollège de Kings, Cambridge

cote anglaiseCôte dans le sud ouest d'Angleterre

Les élections britanniques de 2010

 

COMPRENDRE LES ELECTIONS EN GRANDE BRETAGNE 

Article du 20 mai 2010 - avec mise à jour


Comment cela s'est passé.... 
Le scrutin, les tractations, et après

La fin de 13 ans de gouvernement travailliste.
Mardi 11 mai 2010 - 20h 19
Gordon Brown démissionne; Après cinq jours de négociations, il est devenu clair qu'un accord entre les Travaillistes et les Lib-Dems est impossible..  A 19h18, Gordon Brown a annoncé sa démission. Après 13 années aux commandes de la nation, le parti Travailliste admet sa défaite. Le prochain gouvernement sera entre les mains des Conservateurs, avec ou sans les Libéraux Démocrates. Précisions à venir.

21h30
Selon le protocole séculaire,  David Cameron est allé au palais de Buckingham pour se faire inviter par la Reine à former un nouveau gouvernement. Cameron, 43 ans, est le plus jeune premier ministre britannique en près de 2 siècles, depuis Lord Liverpool en 1812.

21h47
    David Cameron vient d'annoncer la formation d'une coalition formelle avec le parti Libéral Démocrate.  Il compte mener une politique basée sur les trois principes de liberté, justice et responsabilité.


Résultat final:

Conservateurs: 307 sièges,  36,1% des suffrages
Travaillistes: 258 sièges,  29,1 % des suffrages
Lib-Dems: 57 sièges.  23% des suffrages
Nationalistes écossais (SNP): 6 sièges
Nationalistes gallois (Plaid Cymru): 3 sièges
Autres (dont partis d'Irlande du Nord):  19 sièges
   Pour les petits partis, les pourcentages du suffrage n'ont aucun sens, car ces partis ne se présentaient pas partout.

  • Les Conservateurs sont le plus grand parti à la Chambre des Communes, mais n'auront pas de majorité absolue.
  • La percée des Liberal Democrats ne s'est pas concrétisée, et les Lib-Dems ont même moins de députés qu'en 2005. En dernière minute, les Britanniques ont eu peur de l'inconnu, et ont préféré voter en faveur d'un des grands partis traditionnels. 
  • Gordon Brown, premier ministre sortant, Travailliste, a invité les Libéraux-Démocrates à former une coalition avec son parti. Ces négociations ont échoué, vraisemblablement torpillées par certains au parti Travailliste que craignaient le résultat à long terme d'une "coalition des vaincus".
  • Stratégie: En revanche, les Lib-Dems ont été courtisés par les Conservateurs, qui souhaitent vivement reprendre les rennes du pouvoir. Nick Clegg, leader Lib-Dem, a dit que les Conservateurs, ayant le plus de députés, ont la meilleure légitimité pour former un gouvernement de coalition. Mais le choix de mots est important: Clegg s'est engagé à discuter prioritairement avec les conservateurs, mais la conclusion n'était pas donnée d'avance. Plusieurs hauts responsables du parti Lib-Dem ont exprimé leur hostilité à l'égard de l'idée d'une coalition avec les Conservateurs; mais d'autres Lib-Dems sont méfiants à l'égard d'une alliance avec un gouvernement travailliste "désavoué". 
        En donnant aux Conservateurs le premier choix, Clegg s'assurait aussi qu'en cas d'échec, nul n'aurait pu dire qu'il aurait bafoué les principes démocratiques en rejetant d'office toute idée de pacte avec les Conservateurs. Il leur aurait donné une chance qu'ils auront refusée. 
  • Ce scénario, qui ne s'est pas réalisé,  aurait permis aux Lib-Dems de faire porter sur les Conservateurs la responsibilité pour la création d'une "Coalition des perdants", coalition Labour-Lib-Dem.  
  • En fin de compte, les Lib-Dems ont choisi de s'allier avec les Conservateurs, qui leur ont fait plus de concessions, y compris sur la réforme du système électoral. Ils rentrent dans un gouvernement de coalition, avec 5 postes de ministre.


  • Caroline Lucas devient la première députée des Verts britanniques élue à la chambre des Communes.
  • Le leader du parti d'extrème droite, le BNP, a été largement désavoué par les électeurs de la circonscription de Barking, obtenant seulement 14,6% des voix.
  • En Ecosse, le Parti Travailliste (Labour) a même gagné des sièges et a obtenu plus de voix qu'en 2005. Les Conservateurs n'auront toujours qu'un seul député écossais.
  • Historiquement, les rares gouvernements minoritaires et/ou de coalition en Grande Bretagne ont une longévité relativement courte. Les Lib-Dems ne sont pas du tout les alliés naturels des Conservateurs, et ce genre d'alliance risque de semer beaucoup de troubles dans les rangs des militants Lib-Dems.
Voir aussi  Le programme du gouvernement de coalition

Le système électoral:

Système uninominal à un tour, à majorité relative, dit "First past the post". Le système n'a pas changé depuis des siècles, c'est le candidat qui a le plus de voix dans sa circonscription qui gagne. Ainsi on peut gagner avec très peu de voix - il suffit d'avoir plus que le second.  Dans un système à deux partis, comme cela existe depuis le dix-huitième siècle, la méthode est assez performante, et a l'avantage de donner des gouvernements stables et - habituellement - forts. Mais dans un système à trois partis - situation en 2010 - c'est forcément le grand inconnu.

Les partis.
Voir aussi Les Partis politiques en Grande Bretagne.
Il y a de nombreux partis en Grande Bretagne, mais depuis longtemps seulement trois ayant une représentation parlementaire permanante, et de ces trois seulement deux ayant assez d'élus pour obtenir une majorité. Les deux poids lourds sont les Travaillistes (Labour party) au pouvoir de 1997 à 2010, et les Conservateurs (Conservative Party) qui sont devenus le parti principal de gouvernement aux élections de 2010.  
    Le Labour, désormais mené par Ed Miliband, successeur de Gordon Brown,  est le parti de gauche, représentant quasiment toute la gauche anglaise, mais à dominance socio-démocrate. L'extrème gauche et la gauche communiste sont  inexistantes au niveau parlementaire en Grande Bretagne.
     Les Conservateurs, ou Tories, menés par David Cameron, occupent toute la droite démocratique sur l'échiquier politique en Grande Bretagne. En principe, le parti a tourné le dos au néo-conservatisme de Margaret Thatcher pour adopter une politique plus sociale, s'inspirant aussi de l'écologie.
      Le troisième parti, le joker de 2010, c'est le parti Libéral-Démocrate, nommé Lib-Dems, mené par un jeune leader  Nick Clegg.  Il est difficile de placer ce parti sur l'échiquier politique si l'on s'en réfère aux partis français. Mais faute d'autre appellation, on peut le désigner comme un parti centriste. On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit d'un parti de centre gauche - encore moins de centre droite, car à vrai dire ce parti a depuis longtemps brisé le carcan qui consiste à classer les partis comme étant "de gauche" ou "de droite".

Le Scrutin et son résultat.
Selon tous les sondages, les trois partis étaient au coude à coude, avec vraisemblablement un léger avantage pour les Conservateurs de David Cameron. Mais le jour du scrutin, ils n'ont pas obtenu assez de sièges pour bénéficier d'une majorité à la Chambre des communes, et donc pour former à eux seuls le nouveau gouvernement de sa Majesté.
    Tout s'est donc joué autour des Lib-Dems, qui ont obtenu assez de députés pour pouvoir décider avec qui ils formeraient le prochain gouvernement. Les tractations ont été longues, et les spéculations allaient bon train jusqu'à ce que Clegg décide, en fin de compte, d'accepter l'offre de gouverner en coalition avec les Conservateurs.
     La base de son parti étant plutôt hostile aux Conservateurs, cette décision a donné lieu à une huée de protestations, et un nombre important de démissions du parti. Mais la décision a été enterinée lors du congrès du parti à l'automne 2010, et depuis les Lib-Dems détiennet quelques postes clés au sein du gouvernement Cameron – dont celui de vice premier ministre, et de ministre des entreprises.
     Les Lib-Dems ont rapidement perdu beaucoup de crédibilité aux yeux de l'électorat, et depuis 2010 leur part d'intentions de vote a chuté dans les sondages. Mais ils se défendent désormais en vantant des succès en empêchant la politique du gouvernement d'être trop sous l'influence de l'aile droite et néolibérale du parti Conservateur – notamment en matière de santé, de politique sociale et de relations avec l'Europe – et cela au grand dam de certains Tories très eurosceptiques.

   
 
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Carte électoral : image domaine public
   

 

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