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Angleterre et identité nationale
Royaume uni - USA
Textes de lecture sur la civilisation anglaise et américaine, en anglais niveau intermédiaire (B1-B2), avec exercices, vocabulaire et audio
N'en déplaise à certains, notamment à
des chantres
nationalistes, il n'est pas facile de déterminer ce que
c'est
qu'un vrai "Anglais". Etre Anglais, est-ce une éthnie? Une
appartenance territoriale? Une culture? Une nationalité?
Difficile d'y répondre, ce qui explique peut-être
pourquoit la question ne cesse d'être posée par
des
personnes inquiètes pour l' "identité nationale"
du
peuple d'Angleterre, si tant est que cela existe.....Textes de lecture sur la civilisation anglaise et américaine, en anglais niveau intermédiaire (B1-B2), avec exercices, vocabulaire et audio
Découvrez......
Les Gallois savent ce qu'ils sont, les Ecossais aussi. Les Irlandais du nord savent ce qu'ils ne sont pas (selon leur appartance communautaire).... Mais les Anglais?
Selon un rapport de l'Institute for Social and Economic Research (ISER) en 2010, cité par le jounal The Guardian, 52% des personnes vivant en Angleterre se considèrent comme "Britanniques" avant d'être "Anglais" – en nette contraste avec les habitants d'Ecosse qui se définissent majoritairement comme "Ecossais", seulement 19% se considérant comme Britanniques avant d'être Ecossais.
La question de l'identité nationale des anglais n'est pas prête d'étre résolue, même par les nationalistes. Si les supporters des équipes anglaises de football, de rugby ou d'autres sports ont pris l'habitude désormais bien ancrée dans le moeurs de brandir le drapeau anglais à la croix de Saint George, et non le drapeau britannique Union Jack, un parti nationaliste anglais comme le BNP est fondé sur une incohérence, ses militants brandissant souvent le drapeau de Saint George, alors que le parti est - d'après son nom - un parti britannique, et non anglais.
A la différence de nombreux autres pays, l'Angleterre n'a pas de journée nationale: depuis quelques années, certains ont proposé de faire de la St. George, le 23 avril, une journée nationale anglaise. Mais l'idée est très loin de faire l'unanimité, ne serait-ce que des faits que Saint Georges n'était pas anglais, et que c'est le saint patron de nombreux autres pays et territoires, dont la Catalogne, la Georgie, et Malte.
Une analyse des données du rapport de l'ISER suggère que l'identié "anglaise" est désormais surtout attachée à une appartenance pseudo-ethnique, alors que l'identité "britannique" est perçue comme étant mutli-culturelle. Les personnes qui se considèrent comme étant "Anglais" sont majoritairement ceux dont les ancêtres - ou une bonne partie de ceux-ci - vivaient en Angleterre; mais d'autres considèrent comme "Anglais" ceux qui s'identifient culturellement à l'Angleterre, à ses traditions, à ses moeurs. L'attachement à une identité britannique est le fait de ceux qui souhaitent bannir de l'identité toute allusion ethnique, comme pour ceux pour qui les Anglais sont les Britanniques. Ainsi, à la question "Sur une échelle de 1 à 10, quelle est l'importance pour vous d'être considéré comme "britanniques" ? ", ce sont les Britanniques d'origine pakistanaise pour qui cela aurait la plus grande importance. Pour ces britanniques d'une minorité ethnique et religieuse, être "britannique" avait une importance de 7,76/10, contre seulement 6,58/10 pour les Britanniques blancs. (Rapport "Understanding Society" de l'ISER, établi par les chercheurs de l'université d'Essex, 2010).
Origine des Anglais
Mais est-il possible de dire que le mot "anglais" définit une éthnicité? Pas sûr; ou du moins si les Anglais sont un peuple défini par leur éthnicité, il s'agit d'une éthnicité bien large.A la fin de la période glacière, il y a plus de 10 000 ans, les îles britanniques - encore rattachées à l'Europe continentale - ont été peuplées par des nomades venus d'Anatolie et du nord de l'Espagne. Ces peuples dits celtiques occupaient le territoire de la Grande Bretagne jusqu'à l'invasion romaine; les Romains les appellaient collectivement les Britanni.
Pendant la période Romaine, de l'an 49 jusqu'au cinquième siècle, les Romains se sont imposés sur le territoire nommé aujourd'hui Angleterre, sans pouvoir vaincre les derniers Britanni réfugiés à l'ouest et au nord, régions qui ont conservé une identité celtique.
Au cours de ces quatre siècles, les Romains se sont intégrés à la société, pour devenir en Angleterre les Romano-britanniques, comme les Gallo-romains en France. Mais il est à noter qu'on dit Romano-britannique (le mot romano qualifiant britannique), alors qu'en Gaule on parle de gallo-romains, le mot gallo définissant le mot romain. La différence n'est pas anodine. Alors qu'en Gaule la culture romaine et la langue latine se sont imposées au point de conditionner l'avenir du pays et la langue française, en Angleterre, quand les Romains sont partis, le pays est revenu largement à ses racines celtes, malgré la romanisation ethnique partielle de son peuple.
Après les Romains, ce furent les Vikings puis les Anglo-Saxons, venus de Scandinavie et du nord de l'Allemagne, qui ont envahi le pays, occupant une grande partie des zones côtières et la partie romanisée du pays. Les Anglo-Saxons se sont imposés sur les Romano-britanniques au point de donner au pays un nouveau nom, l'Angleterre, ou pays des Angles; mais le peuple de ce pays, ces "Anglais" n'était pas une ethnie, mais déjà un mélange de plusieurs différentes éthnies.
La dernière conquête de l'Angleterre remonte à 1066, quand les Normands sont venus de France. Au fil des siècles, la noblesse normande, comme une partie importante de la société, a migré en Angleterre, amenant avec elle sa langue - le français normand - et sa culture. Ainsi, dès le 11° siècle, la société anglaise est formée d'une l'aristocratie et d'une classe dirigeante de souche largement anglo-normande, d'un peuple d'origine anglo-saxonne, et sur ses franges des peuples d'origine britannique. C'est la base essentielle du peuple anglais de nos jours.
L'histoire n'en est pas pour autant terminée. Depuis le Moyen-Age, le peuple anglais a continué d'être enrichi par l'arrivé de nouveaux immigrés, souvant fuyant la persécution dans d'autres parties d'Europe. L'arrivé massive d'Huguenots (protestants français) au 17° siècle a rajouté 1% à la population anglaise; ensuite, ce furent notamment d'autres Protestants puis des Juifs et autre personnes de l'Est de l'Europe, cherchant refuge dans le pays. Après une période d'acculturation, tous sont devenus des Anglais, et en ce faisant ont à leur tour infléchi ou modifié la dite identité nationale du pays.
Jusqu'au milieu du 20° siècle, les nouveaux arrivés en Angleterre étaient très largement d'ethnies européennes; dès lors que leurs enfants et petits enfants parlaient anglais, plus rien ne permettait de les distinguer des autres; tous sont devenus des Anglais et des Britanniques (ou éventuellement écossais et britanniques, etc, selon le lieu d'installation), et la notion de société "multiculturelle" n'existait pas. Etre Anglais, c'était avoir la nationalité britannique, parler anglais et vivre en Angleterre.
Pour certains, cela reste le cas aujourd'hui sans considération d'ethnicité, de religion, ou de couleur de la peau. Mais aujourd'hui, comme indiqué dans la première partie de cet article, l'existence simultanée des concepts d'anglicité et de britannicité, complique la situation et peut même envénimer le débat. Alors que de millions de Britanniques savent qu'ils sont aussi Anglais, et le disent, d'autres n'en sont pas sûrs.
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