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Voir aussi:
Brève
histoire du Brexit - la Grande Bretagne et l'Union européenne, histoire
actualité et avenir
Actualité
/ Avenir ► - Elections législatives de juillet 2024 - partis,
enjeux, prévisions
Un
feuilleton mouvementé : de Johnson à Sunak en deux mois
En été 2022, Boris
Johnson était parti. La Grande Bretagne devait
avoir un nouveau gouvernement et retrouver une nouvelle stabilité.
C'est loin d'être le cas.
Début septembre 2022, c'est
la très contestée
Liz
Truss qui remplace Johnson
à la tête
du gouvernement britannique.... mais le 20
octobre, 45 jours après être entrée au 10 Downing Street, elle annonce
sa démission .
Après avoir failli mettre à bas l'économie
britannique, après une serie de voltes-face sur
l'essentiel de son programme, après avoir limogé son ministre des
finances, et après la démission de son ministre de l'intérieur, Truss
jette l'éponge.
A
l'automne 2022, pour la seconde fois en trois mois, le
Parti Conservateur a dû choisir un nouveau leader, et
nouveau Premier ministre.
En changeant les règles et en relevant de 20 à 100 le
nombre de soutiens requis au sein du groupe parlementaire, le
comité (1922 Committee) qui gère la désignation du
nouveau leader a pu éviter un second fiasco en retirant
subrepticement aux encartés du parti (plutôt âgés et à droite) le droit
de nommer leur
prochain leader. Ainsi fin octobre ce sont les députés
Conservateurs eux-mêmes qui ont pu désigner Rishi Sunak...
seul candidat à avoir obtenu le nombre de soutiens requis. Avec
un seul candidat en lices, les encartés du parti n'avaient plus
à départager.
Sunak
est donc
depuis octobre
2022
premier ministre de la Grande Bretagne... illustration s'il en fallait,
que dans ce pays les personnes issues de l'immigration peuvent
accéder au plus hautes fonctions. Sunak, dont les parents
d'origine indienne sont arrivés en Grande Bretagne dans les
années 1960, est ainsi la première personne de couleur
à accéder au pouvoir dans un état européen.
Il a promis de re-souder les fractures du Parti conservateur,
et a
commencé en désignant une administration comprenant des
misistres des différentes tendances au sein du parti. Mais le parti
reste divisé, avec une frange droite très vocale. Pourra-t-il gouverner
jusqu'à la fin du mandat
prévu en janvier 2025? Rien n'est sûr. Le Parti
conservateur reste fracturé, et dans le pays une majorité
de Britanniques pensent qu'il devrait s'en remettre aux électeurs
en provoquant des élections législatives
anticipées. Il n'est pas sûr qu'il écoute.
Fin 2022,
les Conservateurs
bénéficiaient d'une majorité de 71
députés à la Chambre des Communes. Ainsi si le Parti parvient à oublier
ses différences, il peut rester
au pouvoir jusqu'en janvier 2025.
C'est un très grand
SI.
Les Conservateurs pourront rester aux
commandes tant que leur
majorité
résistera aux fractures, ou que les demandes d'élections
législatives
anticipées ne deviennent trop fortes.
Un
an après son investiture, Sunak restait aux commandes,
mais contesté par une partie de la droite de son parti. Le Parti
Conservateur reste très bas dans les sondages, et a encore perdu des
sièges de député à la suite d'élections partielles. Après avoir eu à
gérer la crise de l'ancienne ministre de Johnson Nadine Dorries, qui
lui a claqué la porte au nez, Sunak a dû affronter les
courroux enragés de son ex-ministre de l'intérieur, Suella Bravermann,
qu'il a dû limoger à la suite de ses propos très controversés sur
l'immigration, sur la police, et sur les manifestants qui appelaient à
un cessez-le-feu à Gaza.
En
novembre 2023, manquant de candidats pour assurer un
sérieux remaniment ministériel Sunak a dû rappeler au gouvernement
l'ancien premier ministre David Cameron. Cameron n'étant plus député,
Sunak a dû l'annoblir du jour au lendemain afin que le désormais Lord
Cameron, membre de la Chambre des Lords, puisse siéger au parlement et
au gouvernement.
Selon les derniers sondages, les
Conservateurs perdront les deux tiers de leurs sièges de député lors
des prochaines élections qui auront lieu
le 4 juillet 2024. Annoncée
le 22 mai, à peine six semaines avant le jour, la date du 4 juillet a
beaucoup surpris, jusque dans les rangs des députés conservateurs....
dont beaucoup espéraient conserver leur siège de député au moins
jusqu'à l'automne.
Revenons à Johnson et Truss
Johnson, lui, a survecu pendant près de trois
ans.... Désavoué par ses propres députés qui moins de trois
ans
auparavant l'avaient accueilli comme sauveur du Parti et du pays, voire
comme Messie, Johnson fut contraint à la démission en juin 2022 à la
suite d'une
série de scandales dont la plus importante fut d'avoir assisté à des
fêtes pendant le covid, et de l'avoir nié devant le parlement.
Liz
Truss
avait hérité d'une Grande Bretagne en crise. Choisie par quelques 81
000 membres du Parti Conservateur, qui pour la première fois
avaiet
rejeté le candidat favori des députés Conservateurs (le plus modéré
Rishi Sunak), elle aura commencé son mandat sous les plus mauvaises
auspices. Inflation galoppante, économie en crise, pauvreté croissante,
et pour tout combler – décès de la Reine Elizabeth II.
Truss avait fait campagne à droite pour séduire les encartés du Parti
Conservateur, essentiellement des personnes âgées, blanches et très
conservatrices. Elle avait proféré les promesses qui plaisaient à
l'électorat
de droite aisé: baisse des impôts, réduction de la bureaucratie, mais
augmentation des allocations pour soutenir l'économie et mesures pour
réduire la facture énergétique des ménages. Selon son concurrent Rishi
Sunak, ancien ministre des finances, c'était un programme
économique
"fantaisiste". Mais Truss est célèbre pour ses volte-face. Militante du
parti Libéral Démocrate pendant ses années d'étudiante, elle a ensuite
adhéré au Parti Conservateur. Militante contre le Brexit avant le
Référendum de 2016, elle a ensuite changé de camp.... et ce ne sont que
ses deux plus célèbres volte-face.
Feuilleton
à
suivre.....
Méthode de scrutin en Grande Bretagne
En
Grande Bretagne, les résultat d'un scrutin est
déterminé au moyen du
système de majorité relative à un
tour. C'est le candidat qui
reçoit le plus grand nombre de voix qui gagne. Pas besoin de
majorité
absolue.
Ainsi, si cinq candidats se présentent
à une
élection et que quatre de ces candidats engrangent chacun
19,99% des
voix, c'est le cinquième qui gagne avec seulement 20,04% des
voix.
Le système favorise les deux grands
partis et a
longtemps
contribué à la stabilité du paysage
politique : mais l'hégémonie des
deux grands partis s'effrite. Pour l'instant la méthode de
scrutin
perdure; lors d'un référendum en 2011,
les britanniques ont
même voté
contre
une réforme
instaurant une part de respésentation proportionnelle. Mais
en 6 ans
beaucoup a changé en politique. Le
système de majorité
relative à
un tour résiste encore, mais pour combien de temps?
L'Angleterre
a le plus vieux parlement
au monde
; le parlement anglais a siégé pour la
première
fois au palais de Westminster en l'an 1265; mais il a fallu plus de
quatre siècles avant que le concept de "partis politiques"
ne
donne à la vie parlementaire anglaise une nouvelle
structure.
Avant la naissance des partis politiques au
dix-septième
siècle, les parlements anglais étaient
composés de
nobles et de notables qui formaient des alliances et des
majorités en fonction de facteurs ponctuels ou de
loyautés diverses. C'est à la suite de la guerre
civile
anglaise, et des sursauts parlementaires pendant les années
républicaines du Commonwealth et du Protectorat
(1649-1660), que les premiers partis politiques
anglais ont
vu le jour. Au cours des années 1678-1681, la crise
constitutionnelle de l'Exclusion Crisis, le parlement anglais s'est
divisé majoritairement en deux "partis", nommés
les Whigs
et les Tories. Leurs descendants sont les deux partis qui ont
constitué
le
gouvernement de
coalition de David Cameron de 2010 à 2015.
Jusqu'au début du 20°
siècle, seuls ou
en coalition avec d'autres groupes, ces deux partis politiques ont
formé les gouvernements britanniques à
tour de
rôle, en fonction des résultats des
élections
parlementaires.
Au départ, les Whigs
étaient le parti de l'aristocratie libérale et
réformatrice. Par opposition aux Tories, le Parti Whig a
attiré les personnes plus favorable aux réformes
constitutionnelles, et en 1832 a piloté la plus
importante
modernisation du parlement britannique, la Reform Act, qui a
rééquilibré les circonscriptions
parlementaires,
et très largement élargi la base
électorale vers
les classes moyennes. A partir des années 1830, le Parti
Whig a
évolué pour former
l'élément le plus
important d'un rassemblement de Whigs et de Radicaux qui prend le nom
"Liberal Party". Ce parti centriste continue jusqu'en 1988, lorsqu'il
fusionne avec le nouveau mais plus petit Social Democratic Party, pour
former les Liberal Democrats de nos jours.
Le
mot Tory désignait au début les partisans du
pouvoir
royal fort; ils étaient traditionnalistes et monarchistes,
surtout au moment de la Restauration de la monarchie en 1660. Par la
suite le parti Tory a été relativement sur les
marges de
la vie politique anglaise jusqu'à la fin du 18°
siècle, quand la montée du réformisme
et du
radicalisme en Europe, illustrée notamment par la
Révolution française, a donné un
nouvel
élan aux défenseurs du status quo et du
conservatisme.
Les Tories sont redevenu une force majeure dans la politique
britannique à partir des années 1780 –
tout en
s'affichant désormais comme un parti moderne, favorable au
maintien des bonnes traditions mais aussi aux nouvelles
opportunités créées par
l'ère industrielle
et impériale. Au 19° siècle - comme de
nos jours
- le parti est tiraillé entre son aile
traditionnaliste et
son aile réformatrice. Benjamin Disraeli, premier misistre
conservateur de 1874 à 1880, fut un des grands
réformateurs du siècle.
Après la première
guerre mondiale, un nouveau parti entre en
force
au parlement britannique. Les premiers députés
Travaillistes - de l'Independent Labour Party - avaient
été élus en 1900. Le Parti
Travailliste forme un
gouvernement minoritaire en 1924, mais celui-ci ne dure pas. Puis il
forme un
gouvernement majoritaire en 1929. La montée du parti
Travailliste se fait au dépens du parti centriste, et les
Travaillistes remplacent les Libéraux comme principale
alternative aux Conservateurs.
En 2010, aucun parti ne disposant d'une
majorité
absolue à la suite des élections
législatives, les
Conservateurs et les Libéraux-Démocrates ont
formé
un gouvernement de coalition. (voir
Elections
législatives de 2010). Depuis leur victoire aux
élections
législatives de 2015,
les Conservateurs bénéficiaient d'une courte
majorité absolue à la
Chambre des communes. Cette majorité a
été perdue grâce au mauvais pari
de Theresa May; les élections anticipées de juin
2017 ne lui ont pas
donné la majorité renforcée
prévue, mais l'ont privé de sa
majorité
absolue. Désormais les Conservateurs se
maintiennent au
gouvernement grâce à une alliance avec un petit
parti nationaliste
protestant d'Irlande du Nord, le DUP.
Stabilité
(traditionnelle) du paysage politique
Comme
cette synthèse historique le montre, le paysage politique
anglais et britannique en général est
caractérisé par une remarquable
stabilité. Le
système électoral à un tour et
à
majorité relative
(first
past the post system),
qui n'a pas
changé depuis plus de quatre siècles, est
favorable aux
grands partis et aux gouvernements stables: il défavorise la
fragmentation de partis autour de chefs de clan ou de leaders
populistes, et favorise l'émergence de positions
consensuelles.
Par référendum en 2011, les Britanniques ont
réaffirmé leur attachement au système
électoral historique.
Les trois
grands partis d'aujourd'hui sont plus que centenaires, et laissent peu
de champ de manoeuvre pour de nouveaux partis. La montée en
pussance du parti travailliste au début du 20°
siècle
fut le résultat de grands bouleversements de la
société. Depuis, aucun nouveau parti n'a
réussi
à s'imposer en Angleterre; les nouveaux partis que se
créent restent marginaux en termes de
représentation, ou
fusionnent avec les grands. La situation est différente dans
les
autres parties du Royaume Uni, ou les partis nationalistes ont pu
s'établir depuis 30 ans, pour devenir même en
Ecosse le
parti majoritaire.
Le
paysage
politique britannique de nos jours
Les
partis britanniques (hors partis régionalistes /
nationalstes)
ayant des élus au parlement de Westminster ou au parlement
européen, ou aux local authorities.
Partis britanniques de droite
Parti
Conservateur - the Conservative Party
C'est
le parti de droite britannique, couvrant toute la gamme entre
conservateurs traditionnalistes et royalistes,
néo-libéraux, et conservateurs sociaux.
Le Parti Conservateur est composé
d'Associations Conservatrices locales qui jouent un rôle
prépondérant dans la sélection des
candidats aux élections et la désignation du
leader. L'importance de cette structure locale reflète la
très vieille tradition de la représentation
territoriale dans la politique britannique, tradition qui remonte au
Moyen Age et au système de gouvernance mis en place par
Guillaume le Conquérant. Toutefois, les Associations locales
se font souvent imposer des candidats par "Central Office", pour
permettre à de futurs stars pressentis de faire leur
entrée au parlement, comme ce fut le cas pour
Margaret
Thatcher.
Depuis
quarante
ans, le parti est profondément divisé sur des
questions
de souveraineté et de rôle de la Grande Bretagne
dans
l'Union européenne. Une majorité des membres du
parti a été favorable à une
révision des termes
d'adhésion de
la Grande Bretagne à l'Union européenne, mais
contre le Brexit. La
plupart des industriels et chefs
d'entreprise, sont assez Europhiles.
A la suite de la victoire du "Brexit" au
référendum de 2016,
le parti
a connu un moment de crise existentielle avant de se rallier
derrière
un nouveau leader Thérésa May. Mais le gouvernement May est tombé sous
la pression d'un parlement qui ne voulait pas de Brexit en dur.
A la place les Britanniques ont chosi un gouvernement très à
droite mené par Boris Johnson. De nombreux députés conservateurs et
anciens dirigeants du parti ont démissionné, et le parti depuis 2019
est dominé par la droite dure qui a obtenu son Brexit dur au bout de
longues négociations avec l'UE.
Toutefois, les réalité du Brexit et d'un gouvernement très à
droite ont vite déchanté, et en 2021 les Conservateurs ont perdu deux
sièges à la Chambre des communes à la suite d'élections législatives
partielles. Dans la circonscription du North Shropshire, la
déroûte était sanglante, et les Libéraux Démocrates ont raflé,
avec une importante majorité de voix, un siège détenu par les
Conservateurs depuis près de 200 ans. En mai 2022, la défaite des
Conservateurs dans une autre élection partielle, à Tiverton dans le sud
ouest du pays, a été encore plus sanglante..... Ce fut une
des
nombreuses raisons qui ont poussé les députés conservateurs, enfin, à
exiger la démission de Boris Johnson en juillet 2022.
A l'approche des
prochaines élections en 2024, le grand problème du Parti Conservateur
risque d'être un profond désaccord entre ses militants, très à droite,
et ses électeurs traditionnels qui comprennent de très nombreux
centristes peu enclins à suivre la nouvelle direction prise par le
parti
sous Liz Truss.
UKIP
- The UK Independence Party
Parti souverainiste, qui pronait un retrait de la Grande Bretagne de
l'Union européenne. Son unique député
au
parlement de Westminster a démissionné du parti
au printemps 2017 pour
siéger comme indépendant.
Depuis
"sa" victoire au référendum sur le Brexit, le
parti a perdu une grande partie
de sa raison d'être. Son ancien et très
charismatique leader Nigel
Farage a démissionné de ses fonctions.
Aux élections législatives de 2017, le
parti s'est effondré,
et la majeure partie de ses électeurs ont voté
Conservateur. En 2019 Farage a crée un nouveau parti, le Brexit Parti,
et a entraité dans son sillage la plupart des électeurs UKIP,
désormais moribond.
Le Brexit Party,
devenu
Reform Party
Créé de toutes pièces au début de 2019 par Nigel Farage, qui avait
quitté l'UKIP dont il était le fondateur, Le Brexit Party a remporté le
plus grand nombre de députés aux élections au Parlement européen de mai
2019 - talonné par le Parti Libéral-Démocrate loin devant les
Travaillistes et les Conservateurs. En 2024, ce parti compte présenter
des candadats dans 630 des 650 circonscriptions du pays; il risque donc
de prendre des voix aux Conservateurs dans tout le pays, et d'amplifier leurs pertes.
Le BNP -
British National Party
Parti d'extrème droite, nationaliste et xenophobe. Pas
d'élus au parlement.
Partis du centre
Le parti
Libéral-Démocrate - the
Liberal Democrats, ou LibDems
Parti
du centre, formé en 1988 par la fusion du grand Parti
Libéral
et du nouveau-né Parti Social Démocrate (SPD), ce
dernier
étant
formé de dissidents du parti Travailliste. En anglais le mot
Liberal désigne le libéralisme social,
plutôt que
le néolibéralisme économique; les Lib
Dems sont
ainsi un mélange de conservateurs de gauche et de
socio-libéraux. Le parti est le plus Europhile des grands
partis
britanniques. Il a partagé le pouvoir avec le
parti
Conservateur dans le cadre de la coalition de 2010 à 2015.
Aux élections législatives de 2015, les Lib-Dems
ont perdu plus des
trois quarts de leurs députés,
sanctionnés par la partie centre gauche
de leur électorat pour avoir choisi pendant cinq ans de
rester en
coalition avec les Conservateurs.
Depuis le
référendum, le parti a amorcé un
comeback en se positionnant
comme seul "grand" parti britannique clairement
opposé au
Brexit.
Dans une élection partielle en décembre 2016, la
jeune
candidate
Lib-Dem a créé la surprise en renversant une
majorité conservatrice de
23000 voix dans une circonscription de la banlieue de Londres qui avait
voté contre le Brexit six mois plus tôt.
Les Lib-Dems
espèrent
ainsi récupérer plusieurs sièges
à la Chambre des communes aux
législatives de 2017 – et même, en cas
d'un effondrement du Parti
Travailliste, se repositionner comme principal parti d'opposition...
pour la première fois depuis près d'un
siècle.
L'effondrement du parti Travailliste n'a pas encore eu lieu,
et
le Parti Lib-Dem attend encore sa renaissance comme grand parti
d'opposition.
Depuis 2018, la renaissance du parti commence ; le
parti s'est confirmé comme seul grand parti résolument anti-Brexit, et
attire de nombreux nouveaux membres centristes, transfuges des
Conservateurs ou des Travaillistes. Sa représentation au parlement
s'est étoffée grace à la victoire en 2019 à une élection partielle, où
son candidat a repris un siège aux Conservateurs, et grâce au
ralliement d'un député travailliste et d'une députée transfuge du parti
Conservateur.
Aux élections européennes de mai 2019, il a devancé les
Conservateurs et le Travaillistes en nombre de sièges, arrivant pour la
première fois en près d'un siècle à la seconde place dans un scrutin
national.
Cette réussite ne se reproduit pas lors des élections
législatives d'automne 2019, mais à partir de 2021 les Lib-Dems
remportent des victoires sensationnelles lors d'une suite d'élections
partielles, dans trois bastions traditionnels du conservatisme.
Il est clair que l'électorat averti a enfin bien compris le
potentiel du "vote utile" et soutient le candidat le mieux placé pour
battre le candidat conservateur.
Dans de nombreuses circonscriptions du sud de l'Angleterre,
ce sont les Lib-Dems qui sont perçus comme étant les mieux placés, et
dès 2022 le parti prépare activement les prochaines législatives de juillet 2024.
Les Verts - The
Green Party
Parti
de centre gauche, plutôt un parti des classes moyennes qui,
en
Grande Bretagne, sont assez sensibilisées aux enjeux
environnementaux. Une députée au parlement, mais de mieux en mieux ancré au niveau local.
Partis
de gauche
Le Parti
Travailliste - The Labour Party
Le Labour, c'est quasiment
toute la gauche démocratique anglaise, du centre gauche
libéral (ex-New
Labour) au
"vieux" gauche collectiviste. Le parti est soutenu et
subventionné par les
syndicats britanniques, mais n'est pas du tout
contrôlé,
ni grandement influencé, par ceux-ci.
Très affaibli à la suite de la
récession des années 1970, le parti a
été
largement réformé par la suite par Tony Blair,
qui en a
fait un parti moderne et socio-démocrate.
Le Parti Travailliste est
formé de Partis locaux (Constituency Labour Parties), de la
plupart des syndicats britanniques, et d'autres associations. Ces
structures envoient des délégués aux
conférences du parti, en fonction du nombre de leur membres.
Les Conférences du parti désignent la
politique générale du parti, mais leurs
décisions ne peuvent pas engager le parti parlementaire.
Jusqu'en 2010, les
leaders du parti Travaillistes ont élé
élus par
trois
collèges, les membres individuels, les parlementaires, et
les syndicats adhérants, le résultat de chaque
collège représentant un tiers du
résultat final. Ainsi le dernier leader, Ed Miliband, a
été élu grâce au poids des
voix syndicales, tout en n'étant le favori ni des
parlementaires travaillistes, ni des membres individuels.
Après son élection, et pour rassurer non
seulement le pays mais aussi un grand nombre de ses
électeurs, Miliband s'est efforcé de souligner
son indépendance total par rapport aux syndicats. Il a aussi
changé le mode d'élection du chef du parti, en
remplaçant le vote bloqué de chaque syndicat par
le vote
individuel de chaque syndiqué affilié au parti.
En septembre 2015, les membres du parti et autres
votants ont élu comme leader
Jeremy
Corbyn,
le plus à gauche des quatre candidats, et même le
plus
à gauche de l'histoire du parti Travailliste. Pour ses
supporters, ce virage à gauche représente une
renaissance
du vrai parti Travailliste, dont les valeurs auraient
été
"diluées" par le courant social-démocrate
centriste du
parti; mais pour nombreux autres, cela rique de rendre le parti
Travailliste inélisible pour au moins dix ans. Dans les
heures
qui ont suivi l'élection de Corbyn, quatre membres de
l'ancien
shadow cabinet (le "conseil des ministres" de l'Opposition
parlementaire) ont démissionné.
En 2017, le parti était au plus bas dans
les
sondages...
autour de seulement 25% et loin derrière les Conservateurs.
Une bonne
partie de l'électorat traditionnel de gauche ne voulait pas
soutenir un
parti très à gauche,
préférant voter Conservateur, Lib-Dem ou UKIP.
Jeremy Corbyn - comme Jean-Luc
Mélenchon en
France - bénéficiait d'une
très bonne côte de popularité
auprès
des
militants de gauche, mais était largement perçu par
l'électorat en
général comme étant
inadapté au rôle de leader d'un grand parti.
Toutefois, son message anti-austérité
et pour l'abolition des
frais d'inscription universitaires a convaincu de nombreux jeunes
électeurs, et le cataclysme du parti Travailliste,
annoncé à la veille
des élections de juin 2017, n'a pas eu lieu. Au contraire,
les
Travaillistes ont gagné des sièges...
Cela n'a pas duré. En 2018 et 2019, la
popularité de Jeremy Corbyn
chute à cause de son indécision de de ses atermoiements autour du
Brexit, dont le
principe même est désormais rejeté par une grande majorité
des membres du parti. En 2019, loin de profiter de l'impopularité des
Conservateurs, les Travaillistes perdent de nombreux élus lors des
élections anticipées qui ont suiventi l'arrivée au pouvoir de Boris
Johnson.
A partir de 2019, quand Corbyn est remplacé à la tête du
Parti Travailliste par Sir Keir Starmer, centriste et ancien avocat en
droits de l'homme, le parti remonte dans les sondages, au
point de dépasser les Conservateurs à partir du début 2022. La
renaissance du parti est cependant ralenti par un sentiment général que
sous Starmer le parti reste une opposition molle. En fin de compte,
c'est la suite sans fin des problèmes du parti Conservateur qui finit
par bénéficier sérieusement aux partis d'opposition, et
depuis l'automne
2022, face au débâcle du Parti Conservateur, les sondages
accordaient une avance d'entre 20 et 30 points aux Travaillistes
- de quoi obtenir
une majorité record de sièges à la Chambre des Communes lors des
élections législatives en 2024.
Principaux
partis régionaux
L'Angleterre ne compte pas de partis régionaux
sérieux ; en revanche, les partis régionaux ou
nationalistes sont désormais très importants dans
le paysage politique des autres pays qui forment le Royaume Uni.
SNP -
Scottish Nationalist party
Actuellement le plus important parti politique d'Ecosse, et au pouvoir
au parlement Ecossais. Parti de centre gauche nationaliste.
En
2023 le parti a été sérieusement endommagé par des scandales
financières, provoquant la démission de la très populaire première
ministre écossais Nicola Sturgeon. Elle a été remplacée par Humza
Yousaf. Yousaf a dû lui même démissionner après un quiproquo avec ses
alliés des Verts, et depuis mai 2024 est remplacé par John Swinney,
ancien no. 2 du parti.
Plaid Cymru
- parti nationaliste gallois
Important parti gallois, qui a pu contrôler
l'Assemblée du Pays de Galles, mais qui fait
désormais jeu égal avec le Parti Travailliste,
très bien implanté dans cette partie du Royaume
Uni.
Democratic
Unionist Party *
DUP, Parti protestant conservateur, majoritaire en Irlande du Nord
jusqu'en 2022, et
très favorable au maintien de l'Irlande du Nord au sein du
Royaume Uni.
Sinn Fein *
Parti indépendantiste majoritaire depuis 2022 - soutenu par les
Catholiques en
Irlande du Nord.
SDLP et
Alliance party
Partis socio-démocrates et libéralux d'Irlande du
Nord, centriste, non sectaires, et réunissantrrréunir en leur sein
Protestants et Catholiques.
* L'assemblée d'Irlande du nord a
été de 2007 à 2017 entre les
mains d'une coalition entre notamment le DUP et Sinn Fein,
autrefois ennemis acharnés l'un de l'autre. Le
système du
"Power
sharing" s'est effondré au début de 2017
à la suite d'un profond
désaccord entre le DUP et Sinn Fein. Le gouvernement d'Irlande du
Nord a été rétabli début 2024, avec comme première
ministre Michelle O'Neill du parti indépendantiste Sinn Fein.
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