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institutions
L'Angleterre
n'a pas de constitution ; la Grande Bretagne non plus.
Du moins, pas de constitution écrite.
Et
l'Angleterre en tant qu'unité territoriale n'a
même pas de
constitution particulière, ni écrite, ni
implicite. Il
n'existe, pour le Royaume Uni, qu'une constitution dite
"non-codifiée": la "Constitution Britannique" , seule dont
on
peut
parler, est
constituée
par le corpus des lois, de la jurisprudence, et des traités
qui gouvernent la vie dans le pays. On peut dire néanmoins
que
la constitution non-codifiée du Royaume Uni est une
constitution
anglaise,
dans la mesure ou elle est ancrée dans l'histoire
de
l'Angleterre, bien avant la naissance du Royaume Uni.
Quoique l'Angleterre se soit dotée de
son parlement
- dit "la mère des parlements" - il y a plus de sept
siècles, l'acte fondateur de son corpus constitutionnel est
généralement considéré
comme étant
la
Magna Carta,
ou
Grande Charte des
Libertés de
l'Angleterre,
que les barons ont fait proclamer par le roi Jean sans Terre en 1215.
C'est l'esprit de ce document qui a guidé
l'évolution du
droit anglais durant des siècles, et qui a
également
inspiré de nombreux documents constitutionnels à
travers
le monde, dont notamment la Constitution des Etats Unis et la
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Le Parlement
et la constitution
Voir aussi article détaillé:
Le Parlement
britannique
En
Grande Bretagne, le Parlement est suprème. C'est lui,
représentant des états de la nation -
monarchie,
aristocratie, église, et peuple – qui
crée les
lois. Il ne peut pas agir dans l'illégalité, ni
de
façon anti-constitutionnelle, car il fait les lois et une
loi
passée par le parlement est par définition
constitutionnelle.
En d'autres siècles, le
Parlement fut inspiré, et ses lois dictées, par
les rois
et par la chambre haute, la Chambre des Lords (
House of Lords).
Depuis
le 19° siècle, le pouvoir parlementaire est
passé
entre les mains des parlementaires élus de la Chambre basse,
Chambre des Communes (
House
of Commons) . C'est dans celle-ci que le
Gouvernement présente sa législation, et c'est
celle-ci
qui
doit approuver toute proposition de loi (
Parliamentary bill).
Une fois
approuvée par la chambre des Communes, une proposition de
loi
doit ensuite être débattue et approuvée
par la
Chambre des Lords, avant d'être signée par le Roi ou la
Reine. La
Chambre des Lords peut retarder, mais
in fine ne peut pas
bloquer, un projet de loi approuvé par la Chambre des
Communes. Le Souverain ne peut pas refuser sa signature.
Le programme législatif est piloté par
le
Gouvernement. Théoriquement, celui-ci est nommé
par le Souverain; dans la pratique, le Reine désigne au poste de
Premier
Ministre le leader politique pouvant disposer d'une majorité
à la Chambre des Communes en fonction des
résultats des
élections législatives. Ce Premier Ministre fait
nommer
par le Souverain les ministres qui feront partie de son Gouvernement,
dit
"
Her Majesty's government".
Aussi bien que de proposer un programme
législatif au Parlement, ce gouvernement peut
gérer le
quotidien au moyen de "
statutory
instruments", comme les
décrets
en France.
Le corpus de législation
passée par le Parlement britannique constitue l'essentiel de
la
constitution non-codifiée du pays.
Le parlement britannique
étant suprème, le Royaume Uni est un
état unitaire; il n'est ni fédéral, ni
confédéral. Malgré les pouvoirs qui
leur ont été
délégués, le parlement
écossais comme les assemblées au Pays de Galles
et en Irlande du Nord sont sous la juridiction du Parlement britannique
de Londres. Celui-ci peut en révoquer les pouvoirs
à tout moment, comme il l'a fait plusieurs fois au fil des
années, en abolissant
provisoirement l'Assemblée d'Irlande du Nord, qui
s'était montré incapable de gérer la
province.
Le droit
commun et la constitution
Après le parlement, l'autre grande base de la constitution
non-codifiée de la Grande Bretagne et le droit commun. La
Grande Bretagne n'a ni code civil, ni code pénal: son droit
commun est le fruit de siècles de jurisprudence,
fondé sur des concepts historiques de droit naturel. Le
droit commun peut évoluer à tout moment, mais ne
peut le faire à contre-courant des évolutions des
moeurs et de la société, car il est le fruit de
la jurisprudence, édictée par les juges.
Autres
éléments
constitutionnels
Enfin, d'autres éléments encadrent les droits et
devoirs des Britanniques; l'Angleterre, dans le cadre du Royaume Uni,
est signataire de nombreux traités et conventions
internationaux, qui peuvent déterminer la
légalité ou l'illégalité de
telle ou telle activité, comme par exemple la chasse aux
baleines ou la pollution des mers. Jusqu'au Brexit, le droit
européen
s'appliquait aussi au Royaume Uni, et selon les traités
constituants de l'Union européenne ce droit
bénéficiait du
Principe
de primauté,
c'est-à-dire qu'en cas de conflit entre le droit
européen et le droit national, c'est le droit
européen qui prévaut. Depuis le Brexit, la grande
partie du droit européen a été
incorporé au droit anglais, mais à partir de la
fin de période de transition, soit le 31 décembre
2020, le droit européen ne s'appliquera plus automatiquement
au Royaume Uni et la les lois britanniques prévaudront
partout. La Cour Européenne de Justice n'aura plus de
juridiction sur la Grande Bretagne.
Constitution
et laïcité
Le Royaume Uni n'est pas un état laïc. Depuis le
Réforme au 16° siècle, le Souverain
britannique est aussi le chef spirituel de la nation, gouverneur
suprème de l'Eglise d'Angleterre, et défenseur de
la foi -
fidei defensor.
Le couronnement de tout nouveau souverain se
fait à l'Abbaye de Westminster, par le Primat de l'Eglise
Anglicane, l'Archévêque de Cantorbéry.
Vingt-six évèques anglicans siègent
à la Chambre des Lords.
Ces aspects font partie du patrimoine rituel de
l'Angleterre. En réalité, le Souverain n'intervient
pas plus dans les affaires de
l'Eglise anglicane que dans celles du gouvernement du pays; les
évèques ne peuvent qu'influencer marginalement
les prises de position de la chambre des Lords, laquelle - comme dit
précédemment - ne peut pas s'opposer
sérieusement aux décisions prises par les
parlementaires élus de la Chambre des Communes.
Evolutions
Etant une constitution "non codifiée", la constitution du
Royaume Uni est dans un état de évolution
constante. Chaque nouvelle loi, chaque décision de
justice constitue une nouvelle pierre dans
l'édifice
constitutionnelle.
En 2012, une des évolutions dont on
discutait fut celle de la modernisation de la chambre des Lords, pour
en
faire une chambre au moins partiellement élue - ce qui n'est
pas le cas actuellement. Mais puisque tout l'édifice
constitutionnel du Royaume Uni est le fruit de siècles de
compromis et d'accords entre intérêts divergeants,
un tel sujet, qui pourrait faire l'objet d'âpres
désaccords dans de nombreux pays, ne soulève que
peu d'intérêt en Angleterre. Même si le
gouvernement Cameron avait inscrit cette "réforme
constitutionnelle" à son agenda, il ne s'agissait pas d'une
priorité, et a été tranquillement
bottée en touche par la suite.
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Pour comparer :
The
Constitution of the USA (présentation en anglais)