- Pages
d'accueil
- Vie
et voyage
- Tourisme
- Pages
étudiants
- Civilisation
Angleterre.org.uk
La
monarchie britannique
Depuis le 8 septembre 2022, la Grande Bretagne a un roi. Charles III a succédé à sa mère, et a été couronné au printemps 2023 à l'Abbaye de Westminster.
La Reine Elizabeth II s'est éteinte au château de
Balmoral, dans les
Highlands d'Ecosse, à l'âge de 96 ans.
Reine depuis plus de 70 ans, c'était le chef d'état le plus expérimenté
et plus respecté au monde.
Immédiatement et sans cérémonie publique, son fils le Prince Charles a
accédé au trône. La Grande Bretagne a désormais un roi, le roi Charles
III. Les formalités, y compris le couronnement, suivent.
Sauf les
dates, toute la procédure est réglée selon des traditions séculaires.
Le
9 septembre 2015,
la Reine Elizabeth avait battu le record de longueur
de règne pour un monarque britannique. Agée alors de 89
ans,
elle avait régné depuis 63 ans et 7 mois,
battant ainsi le
record établi au 19° siècle par son
arrière
arrière grande-mère la Reine Victoria.
En 2020,
pendant les jours les plus difficiles de l'épidémie Covid-19, elle a
fait une de ses très rares discours à la nation, qui fut
suivie
par 24 millions de téléspectateurs. Au mois d'avril 2020,
elle bénéficiait d'un taux de popularité de 78% auprès de la
population britannique.
Photo haut de page: Déjà
avant son accession, le Prince Charles - désormais le roi Charles
III - remplissait souvent le
fonctions de monarque à la place de la reine - ici pour l'ouverture du
Parlement en mai 2022.
Découvrez le roi Charles III (texte en anglais niveau avancé, avec audio)
Au 21° siècle,
la monarchie britannique est populaire.
D'après un sondage réalisé
en mai 2012 pour
le journal
The Guardian
(
journal de centre
gauche) , 69% des
Britanniques estiment que la monarchie est bon pour le pays, contre
seulement 22% qui pensent le contraire. En d'autre termes, la monarchie
est plebiscitée par le peuple britannique, comme institution
majeure du pays, symbole de la nation. Pour un chef d'état,
surtout pour un chef d'état en exercice depuis plus de 60
ans,
le résultat est flatteur.
Si ce sont les
personnes âgées qui sont les plus fervents
admirateurs de
la monarchie, les avis sont largement favorables à travers
toutes les tranches d'âge, et à tous les niveaux
sociaux.
Le sentiment républicain reste très minoritaire;
toujours
d'après les sondages du Guardian, le nombre de Britanniques
favorables à l'abolissement de la monarchie n'aurait jamais
dépassé 22% au cours des 25 dernières
années, et se situait en 2012 autour de seulement 12%.
Quelle est donc cette monarchie, et qu'est-ce qui explique sa
popularité?
Petite histoire de la monarchie
britannique ....
(Voir aussi
Constitution
britannique)
Monarchie
anglaise?
La Roi ou la Reine est certes Roi ou Reine d'Angleterre;
mais aussi roi ou reine
d'
Ecosse,
du Pays de Galles, d'Irlande du nord, et de plusieurs autres pays
du Commonwealth.
Un des aspects curieux de la monarchie anglaise
est
qu'historiquement, c'est une monarchie qui - pour la plupart de son
histoire - a été tout sauf anglaise! Il
faut
remonter au 11° siècle pour trouver les derniers
rois
d'Angleterre proprement "anglais", ou anglo-saxons.
Après,
la monarchie anglaise a été française
(Normands,
puis Angevins), galloise (les Tudors), écossaise (les
Stuart), néerlandaise (les Orange-Nassau),
allemande (les
Hanovriens, puis les Saxe-Coburg)... et enfin la dynastie actuelle, les
Windsor – laquelle ne date que de 1917, quand le roi
George V
a changé son
nom de famille de Saxe-Coburg-Gotha, en Windsor, pour oublier ses
racines germaniques à cause de la première guerre
mondiale.
A cela il faut ajouter que surtout depuis la
première guerre mondiale, la Monarchie britannique a tout
fait
pour consolider et afficher son ancrage national.
Jusqu'au 18° siècle, la
monarchie
était l'ordre naturel des états: la plupart des
pays
d'Europe étaient des monarchies, ou des
principautés.
Toutefois, l'Angleterre avait été un des premiers
pays
d'Europe à supprimer sa monarchie. Durant 11 ans
à partir
de 1649, à la suite de sa
guerre
civile, l'Angleterre était devenue brièvement
république - nommée
Commonwealth
ou
Protectorate;
mais en 1660, le parlement a décidé de restaurer
la
monarchie - sous sa tutelle. Ce fut – au moment où
en
France sous Louis XIV le pouvoir royal devenait absolu – la
confirmation en Angleterre de la
monarchie
constitutionnelle. Quand le roi
James II,
à partir de 1685, a voulu imposer sa volonté
contre celle
du parlement, les parlementaires ont déclenché la
"Révolution glorieuse" de 1688, invitant le Prince
néerlandais
Guillaume
d'Orange
à prendre la couronne d'Angleterre. Ils ont
également
rédigé la Déclaration anglaise des
Droits (
the English Bill
of Rights),
encadrant le pouvoir de la monarchie. Désormais,
un roi
anglais ne pouvait plus lever des impôts, faire ni
défaire
des lois, ni s'ingérer dans les affaires du parlement. Le
pouvoir
royal était définitivement mis sous tutelle, et
la
monarchie anglaise a dû apprendre à vivre avec
cette donne.
Ce fut sûrement un des secrets de sa survie. A la
fin du
18° siècle, la déclaration
d'indépendance des
Etats Unis et la Révolution française ont
secoué
l'Europe entière, et notamment ses monarchies; mais la
confusion, la Terreur et l'Empire qui ont suivi la
Révolution
française ont sérieusement
ébranlé les
espoirs de républicains ailleurs en Europe, et notamment en
Angleterre. Au début du 19° siècle, la
monarchie
britannique a passé un moment difficile durant les
règnes
des rois
George IV
et
William IV,
mais sans être sérieusement mise en cause. Un
certain
sentiment anti-monarchique a résurgi pendant les
années
1840, surtout au moment de la seconde révolution
française de 1848; mais les Britanniques dans leur ensemble
n'avaient aucune envie de se défaire de leur reine,
Victoria,
qui ne disposait d'aucun pouvoir réel. La Grande Bretagne
était perçue comme un pays constitutionnellement
stable,
à tel point que le roi français Louis-Philippe,
déposé, y a trouvé refuge en 1848.
La reine
Victoria
a régné de 1837 à 1901, et si elle ne
fut pas
toujours très appréciée par son
peuple, elle est
devenue pendant les dernières décénies
de son
règne la mère de la nation, celle qui a
définitivement donnée à la monarchie
britannique
son rôle moderne d'icone, symbole de la cohésion
et de
l'identité nationales.
Au 20° siècle,
deux guerres mondiales ont fermement confirmé le
rôle des
rois d'Angleterre comme commandant en chef de la nation, et symbole de
son identité. L'indépendance de l'Irlande en 1919
était largement sans conséqence pour la
monarchie,
sensé être au dessus de la politique. La
diminution du
territoire du "Royaume Uni" n'entraina pas de changement fondamental de
sa constitution.
Le roi
George
V,
qui a régné de 1910 à 1936, a
réussi
à maintenir voire à consolider la
popularité de la
monarchie pendant et après la première guerre
mondiale,
malgré ses origines germaniques et le fait qu'il
était cousin germain du Kaiser Wilhelm II
d'Allemagne. Et
alors qu'à travers l'Europe, dans les mois suivant la guerre
et
la révolution communiste en Russie, des monarchies ont
cédé la place à des
républiques, la
monarchie britannique s'est maintenue.
George V
a aussi su adapter la monarchie aux nouvelles conditions sociales de
l'après-guerre, nouant des relations de confiance
avec les
premiers gouvernements travaillistes, et
même prenant la
défense des grévistes au moment de la
grève
nationale de 1926, contre l'avis du premier ministre conservateur
Baldwin.
En 1952, sept ans après la fin de la
seconde guerre mondiale, c'est la petite fille de George V,
Elizabeth,
qui a accédé au trone d'Angleterre. Plus de
soixante ans
plus tard, elle est toujours là, ayant réussi -
depuis la
mort tragique de la Princesse
Diana
en août 1997 - à redorer sérieusement
le blason de
la monarchie en Grande Bretagne. En l'an 2015, alors qu'elle
règnait depuis 63 ans, la reine
Elizabeth
II étaitt au sommet de sa popularité, et la
monarchie britannique
restait une institution fondamentale, et largement approuvée,
de
la nation.
Pouvoirs
de la monarchie britannique
Un roi anglais ou une reine anglaise a beaucoup d'autorité,
mais n'a aucun pouvoir personnel. "La
Couronne" -
the crown
- a de nombreuses obligations constitutionnelles, et beaucoup de
pouvoir théorique et symbolique.
La Reine accueille
Michèle Obama et le Président Obama à
Buckingham Palace
Le roi ou la reine d'Angleterre est d'abord un
chef d'état;
c'est l'équivalent pour la Grande Bretagne d'un
président
français ou d'un président américain.
Mais ses pouvoirs sont
constitutionnellement
limités par des séries de lois ou de chartes
établis par les parlements britanniques depuis le
13°
siècle.
Magna
Carta - la Grande Charte de 1214 - la loi
Habeas Corpus de
1679, interdisant les arrestations arbitraires, la
Bill of Rights
de 1689 (déjà mentionné). Depuis
près de
deux siècles, aucun monarque britannique n'a
essayé de
s'opposer à une mesure votée par son
gouvernement,
même quand le monarque désapprouvait
personnellement la législation (comme George V pour la loi
pour
l'indépendance de l'Irlande).
Le monarque reste
tout de même un membre important dans la gestion des affaires
du
Royaume Uni. Il nomme le premier ministre (sans le choisir), il ouvre
les sessions du parlement, et il consulte toutes les semaines avec son
premier ministre, qui le tient au courant des affaires
d'état et
- surtout avec la reine actuelle - lui demande son avis sur de
nombreuses questions de politique intérieure et de relations
internationales.
C'est la signature royale -
royal assent - qui
valide tout projet de loi voté par le parlement.
Au niveau international, le monarque britannique est
l'interlocuteur d'autres chefs d'état en termes
protocolaires;
mais absolument pas en termes de discussions entre états,
où ce rôle est le prérogatif du premier
ministre.
Au niveau national comme au niveau international, les membres
importants de la famille royale britannique
bénéficient
d'une grande popularité; les visites d'état d'un souverain britannique,
et même celles d'un Prince de Galles, sont toujours de grands
événements
populaires,
même (ou est-ce surtout?) aux Etats Unis, pays né
en 1776
d'une rupture avec cette même monarchie.
En tant que chef d'état, le Monarque est
également
commandant en chef des forces armées britanniques -
rôle
protocolaire, bien entendu.
Le Roi ou la Reine est aussi
Gouverneur suprème de l'Eglise anglicane, nomme les
évèques et archévêques - sur
recomandation
du Premier ministre - et ouvre le Synode quinquennal de l'Eglise
d'Angleterre.
Coût de la monarchie
Le débat sur
le coût de la monarchie britannique est un serpent de mer qui
refait surface assez régulièrement. Selon les
chiffres
officiels, la monarchie britanique coûte environ quarante
millions de livres par an - soit environ cinquante centimes d'euro par
Britannique par an. Le chiffre précis est très
difficile
à calculer, mais en 2011 la somme annoncée
était
de £32,1 M - sans compter le coût de police et des
services
de sécurité. Pour la grande majorité
des
Britanniques, c'est une dépense largement
justifiée.
Chaque année, le parlement britannique vote une
allocation
au fonctionnement de la famille royale, autrefois appelé la
Civil List, mais
désormais connu sous le nom du
Sovereign
Grant.
De leur côté, et depuis 1992, la Reine et les
autres
membres de la famille royale paient leurs impôts comme tout
autre
citoyen.
Si le fonctionnement de la monarchie
coûte plus de trente millions de livres par an aux
contribuables
britanniques, l'existence de la monarchie rapporte - selon de
nombreuses estimations - plus de 25
milliards de livres
à l'
économie
britannique, par le biais du tourisme et du "
goodwill"
(valeur intangible) générés pour la
marque "Grande
Bretagne" à travers le monde, par sa Monarchie, ses princes et
ses princesses.
.L'echo mondial, les milliers d'heures consacrées au décès
de la
Reine et à l'accession du roi Charles III sur une large majorité des
stations radio et chaînes de télévision généralistes sur toute la
planète, en sont l'exemple le plus éclatant.
Evolution de la monarchie
La monarchie change -
et c'est parce qu'elle a su changer au fil des siècles
qu'elle a
pu se maintenir. En 2012, le parlement a modifié les lois de
succession, pour remplacer le principe de
primogéniture mâle (un fils
précède une
fille, même ainée, en ligne de succession) par le
principe
de la primogéniture absolue (pas de distinction des sexes).
Perception de la monarchie par les Britanniques
Qu'est-ce
qui explique l'attachement des Britanniques à leur
monarchie?
En 2015, on peut peut-être avancer comme
première
raison l'idée que la famille royale est, et reste, au dessus
de
la mélée du monde politique. La monarchie a une
valeur de
permanance et de symbole de la nation que n'aurait jamais un
président. On a souvent dit des premiers ministres,
notamment de
Margaret Thatcher et de Tony Blair, "Heureusement pour l'Angleterre que
nous avons la Reine pour nous représenter, pas uniquement
des
politiciens.".
La Reine elle-même était devenue une
sorte de grande-mère de la nation, et les Britanniques
admiraient
très largement le travail qu'elle faisait depuis plus de 70 ans
-
une suite sans fin d'engagements officiels, lectures de documents
officiels, réunions de haut niveau, rencontres avec la
population. A 95 ans, elle avait à peine réduit son
train de
travail refusait toute idée d'une
retraite -
voire d'une abdication.
Bien sûr, il y a autour
de la monarchie un certain degré d'infatuation "people"
–
en particulier autour des princes. La Reine, William et Kate, et Harry,
sont à la une des revues people et de la presse populaire
à travers le monde, et plus particuièrment en
Grande
Bretagne, ce qui n'est pas sans contribuer à leur
popularité; mais il ne faut pas y voir la cause de cette
popularité, plutôt une conséquence.
La Reine ne fut pas toujours aussi
populaire. Au
moment du décès de la Princesse Diana, la famille
royale
avait perdu beaucoup de respect; comparée à Diana, la
Reine
était perçue comme étant
distante,
détachée, et plutôt froide. Il a fallu
trois ou
quatre ans à la Monarchie pour redorer son image, se mettre
au
diapason du 21e siècle, et retrouver une grande
côte de
sympathie auprès des Britanniques.
Depuis le 8 septembre 2022, la Reine Elizabeth II
d'Angleterre a cédé sa
place
à son successeur, le Prince Charles qui est devenu ainsi le Roi Charles
III -
King Charles the
Third. Son couronnement aura lieu vraisemblablement en
2023.
Site de la
monarchie britannique:
www.royal.gov.uk
Copyright
: Website
et texte © Angleterre.org.uk 2009-2022 sauf indication
contraire. Tous droits réservés.