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Archive - Margaret Thatcher
Margaret Thatcher - 1925 - 2013
Actualités
d'Angleterre
le 8 Avril 2013
-
Margaret
Thatcher - Celle qui changea la Grande Bretagne
Margaret
Thatcher, ancienne première ministre
britannique, s'est éteinte aujourd'hui, 8 avril,
à l'âge de 87 ans.
La "Dame de Fer" est restée
à la tête du gouvernement britannique durant un
peu plus de 11 ans, de 1979 à 1990. Avec Churchill, c'est
assurément un des deux premiers ministres britanniques qui
ont le plus marqué l'histoire britannique,
européenne et mondiale au vingtième
siècle.
Durant ses années aux commandes, elle a
continuellement suscité des passions - une folle admiration
de la part de ses supporters, une haine de sa part de ses grands
détracteurs.
Fille d'un épicier,
élevée dans l'appartement familial au dessus du
magasin de son père, dans la petite ville de Grantham,
elle fait des études de chimie à
l'université d'Oxford, avant de commencer une
carrière en politique pendant laquelle elle a dû
faire face à de nombreuses difficultés et
réticences au sein d'un parti Conservateur très
majoritairement entre les mains d'hommes d'une autre
génération. Adoptée comme candidat
parlementaire, elle a perdu ses premières batailles
électorales avant de remporter le siège de
Finchley en 1959.
A partir de ce moment-là, sa
montée fut rapide; deux ans plus tard, elle
siégait au "front bench" - bancs ministériels -
comme porte parole du gouvernement pour les retraites et les
allocations sociales. A partir de 1970, et le retour des Conservateurs
au pouvoir, elle fut nommée Ministre de l'Education; puis,
à partir de 1975, et après la nouvelle
défaite du parti Conservateur aux élections
législatives, elle est devenue leader de son parti
– la première femme à diriger un grand
parti politique britannique.
La décennie des années 1970
fut, pour la Grande Bretagne, une décennie de crise. Ni les
Conservateurs de Heath, ni les Travaillistes arrivés au
pouvoir en 1975, ont pu stopper le déclin
économique et social du pays, lézardé
par des tensions sociales, par un chômage croissant, par
l'inflation et par des déficits, et par une malaise
générale. Leader de l'opposition, Margaret
Thatcher a su galvaniser son parti, puis l'électorat, en
promettant de remettre la Grande Bretagne sur les rails.
Une des grandes forces de Margaret Thatcher, celle
qui a
contribué énormément à sa
réputation, fut qu'elle était tout sauf une politicienne.
C'était une femme d'état, pas une femme politique.* Elle
ne disait pas une chose pour plus tard faire le contraire; ses origines
très protestantes avaient incluqué en elle un sens
marqué du devoir et de l'honnêteté intellectuelle,
et ces traits furent appréciés par tous, y compris par
ses adversaires. Avec "Maggie", on savait toujours ce qu'il y avait
dans la boîte. Connue et appréciée pour son
franc-parler, elle ne cachait pas aux Britanniques qu'il y aurait des
sacrifices à faire pour remettre le pays sur les rails; elle
n'avait pas peur de faire les réformes qui, selon elle,
s'imposaient. Mais
beaucoup de Britanniques ont sous-estimé les sacrifices qui
allaient
être exigés. La Dame de Fer a
été brutale; pour remettre l'économie
sur les rails, il fallait arrêter de soutenir des industries
"canards-boîteux", fermer des pans entiers de la vieille
industrie britannique, ne laisser survivre que les industries
compétitives, réduire considérablement
le pouvoir de nuisance des syndicats, privatiser tout ce qui pouvait
l'être, et redonner au pays le goût du travail.
Les réformes passaient mal; au lieu de
diminuer,
le chômage a augmenté; l'inflation n'a pas
été domptée, les tensions sociales
augmentaient. Margaret Thatcher aurait certainement perdu les
prochaines élections, tellement elle était
devenue impopulaire, si le dictateur argentin
Général Galtiéri n'avait eu la
malencontreuse idée d'envahir un des dernières
petits morceaux de l'empire britannique, les Iles Malouines.
C'était sans compter avec la
détermination de la première ministre
britannique. Outrée par l'idée qu'un pays puisse
essayer de conquérir par la force, à la fin du
20° siècle, un petit territoire souverain
britannique,
Margaret Thatcher a répondu aux appels au secours des
Malouiniens, et envoyé la Royal Navy et les commandos
britanniques pour défendre et reprendre les îles.
La classe politique toute entière, et le peuple britannique,
ont applaudi.
L'année suivante, son gouvernement a
été réelu avec une
écrasante majorité.
C'est au cours du second gouvernement Thatcher que
les résultats de mesures difficiles
déjà prises ont commencé à
porter leurs fruits. Baisse du chômage,
amélioration de l'économie britannique,
réduction des déficits et de l'inflation. Le pays
s'enrichissait, le climat social s'améliorait
considérablement, l'activité syndicale était
désormais encadrée, les grêves,
considérées comme "la maladie anglaise" au cours des
années 1970, étaient devenues rares, le secteur
tertiaire était en
pleine expansion, et la plupart des Britanniques - pas tous - en
resentissaient l'effet. Les Conservateurs ont
été
réélus cinq ans plus tard, en 1987.
Mais la réputation de Madame Thatcher
commençait à ternir. Au sein même de son parti, des
parlementaires appréciaient de moins en moins la
"détermination" de leur leader, qui semblait tourner à de
l'opiniâtreté. Les célèbres solgans qui,
autrefois, étaient vus comme sa force, devenaient sa faiblesse.
Celle qu'on avait surnommée Tina à cause de son slogan
"There Is No Alternative" devenait l'intransigeante, qui voulait mener
là où son propre parti ne voulait pas la suivre. Son
attitude aggressive à
l'égard de l'Union européenne divisait
le parti, et son projet de réforme de la taxe
d'habitation, appellée "poll tax", divisait le pays. En
1990, elle a été poussée à
la démission, par son propre parti.
Au début de l'ère
post-Thatcher, les Britanniques respiraient; c'était la fin
d'une époque qu'on ne regrettait pas.
Mais même au lendemain de son
départ de la vie politique, l'importance de la
période Thatcher était déjà
reconnue. Si la plupart des Britanniques
étaient bien contents de changer de premier ministre, ce fut
en reconnaissant l'importance de ses réformes, en
reconnaissant qu'elle avait, par sa détermination,
réussi à retourner en quelques années
la situation économique et sociale du pays. Même
s'ils maugréaient la Dame de Fer, peu de Britanniques
souhaitaient
un retour aux conditions d'avant 1979.
Quand les Travaillistes ont repris le pouvoir en
1994, ils n'ont rien fait pour déconstruire les
réformes de l'époque Thatcher -
réduction du pouvoir des syndicats,
privatisations, baisses des impôts : au contraire,
tous
les premiers ministres britanniques depuis Thatcher - qu'ils aient
été de
gauche ou de droite - se sont proclamés, à leur
manière, disciples de la Dame de Fer. Et tous ont
été très rapides à saluer, au moment de son
décès, la mémoire de celle qui a tellement
marqué l'histoire britannique - et mondiale - des trente
dernières années.
* Politicien ou
homme d'état ?
Selon
Franz-Olivier Giesbert, dans un éditorial du Point, "Le
politicien est à l'opposé de l'homme d'état. Le
premier s'essoufle à suivre le peuple, le second, altier, le
devance."
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