ELECTIONS EN GRANDE
BRETAGNE - 2015
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Les élections législatives britanniques de 2015Résultat et analyseEn mai 2015, les Britanniques ont élu les "MP" (Members of parliament, c'ést-à-dire les députés) qui siégeront à la Chambre des communes jusqu'en 2020. Les élections ont été "historiques", dans la mesure où le Parti Nationaliste Ecossais est devenu le 3° parti britannique en termes de sièges, après avoir raflé 56 des 59 circonscriptions écossaises.Avant l'éléction, tous les instituts de sondage et toute la presse prévoyait des lendemains de tractations difficiles, pour former un nouveau gouvernement de coalition. En l'occurrence, à la grande surprise, voire la stupéfaction générale, le parti Conservateur à réussi contre toute attente à décrocher une majorité absolue des sièges, lui permettant pour la première fois en 18 ans de former tout seul le nouveau gouvernement, sans besoin de coalition. Que s'est-il donc passé?En bref, c'est la combinaison de trois facteurs (dont les deux premiers étaient prévus) qui a permis à David Cameron de remporter les élections.
Ainsi David Cameron a pu se succéder à lui-même avec une liberté d'action accrue pour continuer sa politique de redressement et libéralisation de l'économie britannique, et de réduction du train de vie de l'état. Au final, les électeurs britaniques l'ont jugé sur les résultats accomplis depuis 2010, qui ont placé la Grande-Bretagne à la première place des grands pays industrialisés en matière de croissance et de réduction du chômage. Restent désormais les question dés déficits et de la productivité de l'économie britannique et celle de la réduction des dépenses - et donc des services - publics. Comme Cameron le répète depuis plus de cinq ans, c'est le prix incontournable à payer pour batir les bases d'une nouvelle économie plus saine et surtout soutenable. En 2015 les électeurs britannique lui ont accordé leur confiance; mais les enjeux des cinq ans à venir seront de taille. Articles rédigés avant les élections Les grands enjeux
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politiques en Grande Bretagne
Le 8 mai 2015, lendemain des élections législatives, sera peut-être le jour ou David Cameron, actuel premier ministre Conservateur, ou Ed Miliband, actuellement leader de l'opposition Travailliste, fêtera la victoire de son parti aux élections législatives. Mais ce scénario semble peu probable. Le 8 mai sera plus probablement un jour de tractations politiciennes entre les grands partis et les petits qui auront des élus à la Chambre des Communes, pour former un gouvernement de coalition entre partenaires de circonstance sans grande affinité. On peut entrevoir une seule grande certitude au lendemain des élections de 2015. C'est que les Conservateurs et les Travaillistes resteront, et de loin, les deux plus grands partis à la Chambre des Communes; mais lequel des deux aura le plus grand nombre de députés, et aura la première option pour former le prochain gouvernement? C'est la grande question. Pour les instituts de sondage, nous sommes en terrain inconnu, car tout dépendra de la percée réelle, au moment d'une élection législative, du parti indépendantiste UKIP. Aux Européennes de 2014, c'est l'UKIP, parti anti-européen, qui est sorti gagnant avec 26,6% des suffrages, contre 24,4 aux Travaillistes et 23,1 pour les Conservateurs. Mais la participation n'était que de 34%. UKIP a d'ailleurs remporté deux élections partielles en 2014, et a donc désormais deux députés au Parlement britannique. Mais là aussi il faut relativiser; les deux députés UKIP sont des transfuges du parti Conservateur, et chacun occupe donc le siège qu'il occupait précédemment en tant que député conservateur. Lors d'un scrutin d'importance nationale, les électeurs britanniques sont bien moins favorables aux partis marginaux qu'au moment d'élections européennes ou partielles. Il se pourrait qu'au 7 mai 2015, l'UKIP n'ait plus aucun député au parlement britannique.... ou bien aussi qu'il en ait plusieurs. Tout reste possible. Les Conservateurs font tout, en ce moment, pour plaire aux électeurs tentés par l'UKIP; promesse de référendum sur l'Europe, promesse de baisse des impôts, promesses d'action plus ferme contre l'immigration. Il brandissent la menace d'un retour au pouvoir des Travaillistes, si trop de voix de droite se portent sur des candidats UKIP. Le système électoral britannique, à un tour et à majorité relative, fait qu'une répartition trop égale des voix de droite entre un candidat conservateur et un candidat UKIP pourrait offrir le siège de député au candidat Travailliste, même dans des circonscriptions qui votent traditionnellement à droite. Ils mettent en avant leur succès indéniable sur le plan économique, qui a permis à la Grande Bretagne de se hisser au premier rang des pays développés en termes de croissance (+3% en 2014), et de créer près de 2 millions de nouveaux emplois en 5 ans. Ils s'excusent pour le déficit public, qui reste colossal, à 5,8%.... comparé à 3,2% pour la zone Euro. Ils promettent que la réduction des dépenses publiques au cours des 5 prochaines années permettra de retrouver un surplus pour 2020. Ils disent que toute voix de droite qui se porte sur un candidat marginal risquerait de faire gagner les Travaillistes.... De leur côté, les Travaillistes peinent à convaincre. Si les Travaillistes bénéficiaient en novembre 2014 d'une avance de 4% sur les Conservateurs en termes d'intentions de vote, le leader Travailliste, Ed Miliband, souffre d'un gros déficit en termes d'image de marque. Des sondages indiquent que moins de 20% des Britanniques pense qu'il a ce qu'il faut pour être Premier ministre. Les Travaillistes sont obligés d'admettre les réussites du gouvernement Cameron sur le chômage et sur l'inflation, mais pointent du doigt le gouffre financier du déficit public. Pour réduire le déficit sans trop réduire les services publiques, ils ne peuvent que promettre moins de baisses des dépenses et des services et une petite augmentation des impôts, notamment sur les hauts revenus. En matière de politique économique, les Travaillistes sont pris entre le marteau et l'enclume. Considérés par l'opinion publique comme responsables de la dégringolade de l'économie britannique entre 2004 et 2010, ils ont compris que peu de Britanniques croient encore aux promesses de meilleurs jours. Ils en sont réduits donc à s'afficher comme étant désormais "économiquement responsables", en évitant de faire miroiter des promesses intenables. Ils promettent donc une version plus légère et plus sociale de l'austérité des Conservateurs.... qui ne passe pas toujours très bien auprès de l'aile gauche du parti, aile désormais très minoritaire. C'est peut-être l'Ecosse qui déterminera le résultat des prochaines élections britanniques. Après leur défaite au référendum sur l'indépendance, les Indépendantistes Ecossais (SNP) veulent leur revanche, et espèrent l'obtenir.... à Londres. Depuis le référendum, le SNP se définit plus nettement comme un parti de gauche, car il cherche à battre les Travaillistes dans les nombreuses circonscriptions du sud-ouest écossais. Le risque est qu'en battant les Travaillistes dans leurs fiefs historiques en Ecosse, ils privent le parti Travailliste des sièges qui leur auraient permis de former un gouvernement de gauche, et laissent passer les Conservateurs. L'ancien leader du SNP, qui postule désormais un siège au parlement de Londres, a dit très fermement que son parti n'entrerait pas en coalition avec les Conservateurs..... Et les Travaillistes ont dit qu'ils n'entreront pas en coalition avec les nationalistes écossais..... Qui formera donc le prochain gouvernement britannique?A partir d'ici, tout est spéculation.La position des Lib-Dems (Libéraux-démocrates) au lendemain des élections sera probablement cruciale, malgré la chute de leur popularité. Aux élections législatives de 2010, les Lib-Dems ont obtenu 23% des suffrages: aujourd'hui ils sont crédités de 5 à 6% des intentions de vote. Mais il est fort possible qu'il gardent bon nombre de leurs députés qui ont un solide ancrage dans leur circonscription. Il est donc possible que la coalition actuelle soit reconduite. Il est aussi possible que les Lib-Dems entrent en coalition (plus naturelle) avec les Travaillistes. Les deux grands partis feront tout leur possible pour éviter une coalition qui comprendrait les Nationalistes écossais ou UKIP, considérés comme trop indésirables. D'autres petits partenaires sont possibles; les unionistes d'Ulster (DUP), les Socio-démocrates d'Ulster (SDLP), les nationalistes gallois (Plaid Cymru), les Verts et quelques indépendants.... qui pourront tous avoir entre 0 et 4 sièges, peut-être jusqu'à 10 pour le DUP Si le soutien de petits partis est nécessaire pour former une majorité au parlement britannique, on peut privilégier deux possibilités:
Tout dépendra autant du nombre d'électeurs votant pour un candidat, que du nombre d'électeurs qui vont "voter utile" contre un candidat, pour essayer de barrer la route à un candidat donné gagnant avec une majorité toute relative. A l'âge de l'Internet et des réseaux sociaux, de très nombreux voix vont sûrement se reporter, dans de nombreuses circonscriptions, et selon la circonscription, sur le candidat le plus susceptible d'empêcher l'élection d'un Conservateur, d'un Travailliste, mais surtout d'un "Kipper" (candidat UKIP) ou d'un nationaliste écossais donné favori. C'est une situation toute nouvelle, d'où la grande réticence des instituts de sondage. |